« Connaître et faire connaître les Filles du Roy »: c’est le mandat que s’est donné la Société d’histoire des Filles du Roy, mandat auquel la Société d’histoire de Saint-Augustin-de-Desmaures donne son appui.
Contexte de la venue des Filles du Roy
En 1663, en Nouvelle-France, on comptait six célibataires masculins pour une femme en âge de procréer, ce qui n’était rien pour favoriser le peuplement!
Le roi Louis XIV prend les choses en main. Il dissout la Compagnie de la Nouvelle-France et instaure un Conseil souverain formé du gouverneur, de l’évêque et de l’intendant. Pour assurer la sécurité du commerce et du peuplement face à la menace iroquoise, il dépêche dans la colonie le régiment de Carignan (1200 soldats) et favorise l’envoi de filles à marier.
Arrivée des Filles du Roy
C’est ainsi que de 1663 à 1673, près de 800 femmes viennent s’établir sur les rives du Saint-Laurent, entre Québec et Montréal. Elles sont orphelines ou veuves sans enfant. C’est Marguerite Bourgeoys qui les nomme « Filles du Roy » en raison de la dot que le roi Louis XIV leur accorde pour faciliter leur implantation en Nouvelle-France.
Afin de les inciter à tenter cette incroyable aventure que sont alors la traversée de l’océan Atlantique et l’établissement dans une contrée sauvage, le roi Louis XIV accepte de couvrir les dépenses inhérentes au voyage et de « doter » chaque femme qui se mariera à son arrivée en Nouvelle-France. Règle générale, la dot est de 50 livres pour une roturière et de 100 livres pour une fille d’origine plus noble ; dot qui est souvent payée en nature (une vache, du grain, des outils ou autres produits de première nécessité). La somme de 50 livres est l’équivalent du salaire annuel d’un ouvrier de l’époque.
Les Filles du Roy dans la seigneurie de Desmaures
La recherche historique et surtout celle d’Yves Landry, qui a à son actif plusieurs publications sur les Filles du Roy, avaient dénombré jusqu’à tout récemment dix-sept Filles du Roy établies à un moment ou l’autre de leur vie dans la seigneurie de Desmaures :
AGATHE, Marie-Anne mariée à Laurent Armand le 16 octobre 1663
AUBERT, Élisabeth mariée à Aubin Lambert le 29 septembre 1670
AUBERT LOPPÉ, Isabelle mariée à Pierre De Lavoie le 25 août 1670
BAUDON, Étiennette mariée à Tugal Cotin le 10 janvier 1672
BLAISE, Marguerite mariée Isaac Harnois le 18 janvier 1670
CHARPENTIER, Marie Reyne mariée à Louis Prinseau le 28 juillet 1672
DUFOSSÉ, Jeanne mariée à Louis Doré le 1er septembre 1670
DUMONTIER, Antoinette mariée à Jacques Martineau le 28 novembre 1669
GILLES, Jeanne mariée à François Fleury le 24 août 1670
GODEQUIN, Jeanne mariée à Vincent Croteau le 22 septembre 1669
GUERRIER, Bonne mariée à Charles Marchand en 1674-75
HALAY, Marie mariée à Antoine Augeron le 11 janvier 1672
LAFLEUR, Joachine mariée à Pierre Martin le 11 février 1664
LAGOU, Anne mariée à Pierre Vallière le 8 sept. 1670 et Rémi Dupil le 8 janvier 1682
LEQUIN, Élisabeth mariée à Pierre Girard le 26 avril 1688
MICHEL, Marie mariée à Charles Morin le 3 novembre 1667
RICHARD/MARTIN, Anne-Françoise mariée à Pierre Campagna le 5 janvier 1670
RICHER, Georgette mariée à François Dupuis le 6 octobre 1670
ROUX, Aimée mariée à Aimard Tinon dit Desroches le 6 février 1670
Grâce à la Société d’histoire des Filles du Roy et à la faveur des festivités marquant le 350e anniversaire (2013) de l’arrivée du premier contingent de trente-six Filles du Roy en 1663, la recherche historique s’est ravivée afin de mieux connaître ces « mères de la Nation ». La Société d’histoire de Saint-Augustin-de-Desmaures a participé à ce mouvement grâce à la contribution de l’historien Denis Desroches.
Hommage aux familles pionnières et aux Filles du Roy établies à Saint-Augustin-de-Desmaures
Le 26 juin 2016, à l’occasion du 325e anniversaire de la fondation de Saint-Augustin-de-Desmaures, la Société d’histoire de Saint-Augustin-de-Desmaures a dévoilé un panneau commémoratif « Là où tout a commencé » rendant hommage aux familles pionnières et aux Filles du Roy établies dans la seigneurie. Ce panneau reproduisant la carte de Gédéon de Catalogne de 1709 est très riche en information. Il est installé au parc du Haut-Fond sur le Chemin du Roy à Saint-Augustin-de-Desmaures.
La connaissance de l’Histoire n’est jamais terminée. Il en va de même pour celle des Filles du Roy. Poursuivant toujours ses recherches sur les Filles du Roy établies dans la seigneurie de Desmaure, Denis Desroches en a identifié deux autres y ayant séjourné un certain temps et dont les noms ne se retrouvent pas sur le panneau de 2016 :
GODEQUIN, Jeanne mariée à Vincent Croteau le 22 septembre 1669
RICHER, Georgette mariée à François Dupuis le 6 octobre 1670
Nous avons pu identifier avec assez de précision l’emplacement où vécurent quinze des dix-neuf Filles du Roy. Quant à Marie Reyne Charpentier, Jeanne Godequin, Georgette Richer et Marie Halay, nous estimons qu’elles ont plutôt demeuré dans le centre ou dans le secteur ouest de la seigneurie, soit à la Rivière-des-Roches.
Merci à Denis Desroches qui a apporté un complément remarquable aux biographies de ces dix-neuf femmes courageuses et pour sa contribution exceptionnelle à la mission de la Société d’histoire de Saint-Augustin-de-Desmaures : « Être capteur et passeur de mémoire ».
Merci de nous aider à enrichir notre contenu sur les Filles du Roy. Vous pouvez nous rejoindre par courriel : shsad@videotron.ca ou par téléphone : 418-878-5132.
Les 2 recrues de 1663 : Marie Anne Agathe et Joachine Lafleur
Été 1663 :
Près d’une quarantaine de jeunes femmes (1) sont sur le point d’entreprendre le voyage de leur vie; traverser l’océan Atlantique pour trouver en Nouvelle-France un paysage absolument nouveau, rencontrer un inconnu, fonder une famille avec lui, défricher une terre et vivre sur celle-ci. Toutes, elles souhaitent que ce dépaysement total améliore grandement la vie qu’elles ont connue depuis leur naissance. Elles font partie du premier contingent de femmes à marier, désignées par la suite par Marguerite Bourgeois sous le nom de filles du Roy.
Depuis déjà deux semaines et même trois, plusieurs d’entre elles ont quitté leur bourg natal pour rejoindre le plus souvent à pied la ville de La Rochelle. On leur a dit que le voyage en mer prendrait à peu près trois semaines, cinq au maximum.
Deux navires voyageront de concert, soit l’Aigle d’or et le Jardin de Hollande. Leur destination est quelque peu différente; l’Aigle d’or doit se rendre à Québec tandis que l’autre navire doit aller aussi en Acadie au port de Plaisance.
Il faut un équipage de 55 hommes pour manœuvrer l’Aigle d’or soit 43 matelots et 12 officiers. De plus, un aumônier et un chirurgien les accompagnent. En plus des hommes du bord et des 38 filles du Roy, 187 passagers vont à Québec. Des noms connus comme Mgr de Laval, le sieur de Mésy, gouverneur de la Nouvelle-France ainsi que leurs suites sont au nombre des voyageurs.
Quatre « cavalles » (juments pleines) et un cheval font partie de la cargaison ainsi que toutes sortes d’articles de première nécessité pour subvenir aux besoins d’une jeune colonie.
Les navires font un arrêt à Tadoussac et les gens « de qualité » montent à bord de grosses chaloupes pour gagner Québec. Il est très fréquent à l’époque de débarquer à Tadoussac et de continuer sur des plus petits bateaux. Plus rapides et ne craignant pas les multiples hauts fonds, bancs de sable, îles nombreuses et récifs redoutables, ils savent composer aussi avec les vents violents du Saint-Laurent. Ils atteignent Québec le 15 septembre alors que la nouvelle de leur venue y était déjà connue depuis le 7 septembre. Quant aux deux navires, ils arrivent à destination le 22 septembre au grand soulagement des 159 passagers qui sont dans un état misérable. Plus de 60 passagers sont morts en mer et 75 furent laissés à Plaisance (Terre-Neuve). Louis Rouer de Villeray signale dans une lettre au roi que seulement 20 hommes étaient en état de travailler à leur arrivée, les autres avaient de la misère à se tenir debout. Les registres de l’Hôtel-Dieu font état de 38 personnes hospitalisées dont 12 mourront dans les jours suivants.
(1) Les chercheurs qui ont étudié plus spécifiquement l’histoire des filles du Roy arrivent à des conclusions différentes quant au nombre total de jeunes femmes qui se sont établies sur les rives du Saint-Laurent entre 1663 et 1673. Évidemment, on retrouve le même problème si on étudie les faits sur une base annuelle. Par exemple, pour l’année 1663, Benjamin Sulte (1920) en dénombre 52. Godbout (1960) calcule 41 arrivées. Malchelosse (1950), Lanctôt (1952), Leclerc (1966) et Dumas (1972) parlent plutôt de 38 filles du Roy. Et Yves Landry, dans une étude publiée en 1991, en inventorie 36. C’est d’ailleurs ce chiffre que la Société d’histoire des Filles du Roy a retenu comme référence pour souligner en 2013 l’arrivée du 1er contingent des filles du Roy. Voulant souligner l’apport de tous ces historiens à l’histoire de ces femmes courageuses et n’ayant surtout pas la prétention de connaître la vérité, nous nous contenterons de faire une évaluation (une quarantaine) plutôt que de tabler sur un chiffre précis.
Marie-Anne Agathe (~ 1637/ 28 déc.1700)
Joachine Lafleur (~1644 >1698)
La recrue de 1665: Bonne Guerrier (~1645 / 10/01/1707)
Mai 1665 : Le vaisseau « le Saint-Jean-Baptiste », propriété d’Aubert de La Chenaye, est amarré au port de Dieppe, en attente de 90 femmes et d’une trentaine d’engagés. Sa mission : les transporter sains et saufs à Québec ! Avec ses 76 pieds de long et ses 27 pieds de large, ce galion, jaugeant trois cents tonneaux, a fière allure. De plus, il possède dix canons pour se défendre contre les pirates et autres flibustiers qu’il pourrait rencontrer en cours de route. Avec ses deux ponts et ses deux gaillards, il ne craint pas d’affronter l’Atlantique. La Compagnie des Indes, qui a affrété le navire, a confié son commandement à un homme d’expérience, François Fillye. Son équipage comprend trois autres officiers, trente marins et deux mousses.
Le vaisseau quitte Dieppe probablement début mai (date de départ inconnue) pour le port de La Rochelle, afin d’y compléter son chargement, et, par la suite, prendre le large. Direction : la Nouvelle-France.
Le 18 juin, après trois ou quatre semaines de traversée, ses passagers débarquent à Québec. Parmi eux, une fille du Roy, Bonne Guerrier, qui vivra une partie de sa vie sur une terre de la seigneurie de Maur.
Bonne Guerrier (~1645 / 10/01/1707)
Les recrues de 1667 : Élisabeth Lequin et Marie Michel
Le « Saint-Louis », navire affrété par la Compagnie des Indes occidentales, est un habitué des voyages transatlantiques en direction des nouvelles colonies. Mais la traversée de 1667 ne sera pas de tout repos ! En marge des préparatifs du départ de Dieppe, les 25 filles du Roy, qui sont en attente au port, se plaignent avec véhémence du comportement des commis de la Compagnie des Indes. En effet, il semble que leur « entretien » ne soit pas conforme aux promesses reçues. Elles sont tellement furieuses qu’elles signent un acte de protestation officiel devant le notaire Antoine Lemareschal de Dieppe. Ce n’est pas d’hier que les entreprises essaient de maximiser leurs profits aux dépens de leurs clients !
Toutefois, l’intendant Jean Talon rédigera une lettre au ministre Colbert, datée du 27 octobre 1667, prétendant que les Filles n’ont que des félicitations à formuler au regard des agissements des gens de la Compagnie lors de leur départ. Cependant, les officiers et responsables à bord du navire les ont traitées misérablement. De plus, elles ont souffert de la faim : un léger goûter au déjeuner et un peu de biscuits pour le repas du soir constituaient leur ordinaire. Talon avoue au ministre qu’il a usé de son influence sur les filles du Roy pour éviter qu’elles informent leurs parents en France de ces mauvais traitements et qu’elles les dénoncent, ce qui aurait pu nuire au recrutement de futures filles à marier.
Le départ de Dieppe a eu lieu après le 17 juin 1667. Une autre source donne le 16 juin comme date de départ, mais si les Filles du Roy se trouvent chez le notaire le 17 pour signer leur lettre de protestation, elles quittent le port sûrement après cette date.(1)
À l’escale habituelle de La Rochelle, 65 autres femmes et plus d’une centaine d’engagés se joignent à l’aventure. On signale aussi la présence de quinze chevaux.
Le Saint-Louis arrivera à Québec aussi tard que le 25 septembre, soit à peu près trois mois après son départ. Au moins un cheval est mort à bord du bateau. La seule mention de ce fait divers montre à quel point ces bêtes sont importantes pour la colonie. Selon le chercheur Yves Landry, six filles du Roy sont décédées durant la traversée ou sont retournées en France immédiatement après leur arrivée, car on ne rencontre nullement leurs noms dans les actes officiels de la Nouvelle-France. La Relation des Jésuites mentionne que vingt-quatre engagés et seize filles se trouvent très affaiblis à leur arrivée à Québec.
Le Saint-Louis quittera Québec le 11 novembre 1667 pour le voyage de retour. C’est une date très tardive pour affronter le fleuve et par la suite l’océan. Ce voyage ne fut sûrement pas facile ! Quant aux filles du Roy, elles entreprennent un autre type de voyage, tout aussi semé d’embuches. Deux d’entre elles, Élisabeth Lequin et Marie Michel, déposeront leurs pénates dans la seigneurie de Maure, durant une partie de leur nouvelle vie dans la colonie.
Élisabeth Lequin (~ 1648 / 12.02.1700)
Marie Michel (~1637 / 22.02.1704)
Les recrues de 1669 : Marguerite Blaise, Jeanne Dufossé, Antoinette Dumontier, Anne-Françoise Richard dite Martin, Aimée Roux et Jeanne Godequin.
Navire de trois cents tonneaux dont l’armateur se nomme Toussaint Guenet, le Saint-Jean-Baptiste quitte Dieppe fin avril début mai 1669 pour se rendre à La Rochelle, tout en faisant une courte escale à Rouen. Sous le commandement de Pierre Phillye, vieux loup de mer qui a effectué de nombreuses fois la traversée de l’Atlantique à bord du vaisseau, le Saint-Jean-Baptiste part de La Rochelle le quinze mai et arrive à Québec le 30 juin suivant, ce qui représente une traversée plutôt rapide pour l’époque.
Plus de 164 passagers s’entassent sur le navire, dont 149 sont Filles du Roy, sous la direction de madame Bourdon, épouse du seigneur de Dombourg (Neuville). Notons au passage que cette cohorte de femmes à marier sera la plus nombreuse de l’histoire de la Nouvelle-France. Six d’entre elles viendront s’établir dans la seigneurie de Maure, et, à l’exception de Jeanne Godequin qui y fera un bref séjour d’à peu près deux ans avec son mari, les autres Filles y demeureront pour le restant de leur vie.
Nos six recrues proviennent de différentes provinces françaises, soit la Bretagne pour Marguerite Blaise, la Normandie pour Antoinette Dumontier, la Picardie pour Jeanne Godequin et Paris pour demoiselle Dufossé. Anne Richard et Aimée Roux sont originaires de l’Orléanais, plus précisément d’Orléans et Montargis, deux villes distantes de 75 kilomètres l’une de l’autre. Il est fort probable que les demoiselles Dumontier, Roux et Richard se sont connues à la Salpêtrière, à Paris, et ont ainsi fait partie du même convoi à destination de La Rochelle. Quant à Marguerite Blaise et Jeanne Godequin, elles ont possiblement embarqué à Dieppe et ont été rejointes par Jeanne Dufossé lors de l’escale à Rouen.
Toutes les six ont en commun d’être orphelines de père et d’apporter un maigre trousseau valant entre 150 et 300 £. À ce misérable pécule, s’ajoute la dot royale de 50 £ attribuée à chacune d’elle lors de leur mariage. De plus, aucun document connu à ce jour ne nous permet d’affirmer qu’elles savaient signer, écrire et lire.
Autre fait remarquable et unique à la cohorte de 1669 : quatre d’entre elles annulent, à la dernière minute, un mariage conclu et attesté par un contrat notarié. Encore plus, trois d’entre elles joueront le même tour à un deuxième prétendant, soit Jeanne Dufossé, Anne-Françoise Richard et Aimée Roux! Notons que sur les 770 Filles du Roy recensées par Yves Landry seulement huit annuleront deux contrats de mariage et six se marieront à la troisième tentative. On retrouve trois de ces dernières dans la seigneurie de Maure. Collusion? Hasard? En tout cas, nous avons sûrement affaire à des femmes de tête!
Denis Desroches, SHSAD
Avril 2015
Marguerite Blaise (~1653/ 15.06.1726)
Jeanne Dufossé (c.1639/7.11.1698 Neuville)
Antoinette Dumontier (c. 1639/ 24.04.1705)
Anne Francoise Richard dit Martin (c.1651 / 26.12.1719)
Aimée Roux (~ 1649/27.12.1715)
Jeanne Godequin (~1642/4.10.1727)
Les recrues de 1670:Élisabeth Aubert, Isabelle Loppé, Jeanne Gilles, Anne Lagou et Georgette Richer.
Le Nouvelle-France, bâtiment de 250 tonneaux, appartient à Pierre Gagneur, marchand, de même qu’important recruteur de colons pour la Nouvelle-France. Sous le commandement d’Alain Durand, ce bateau transporte 120 Filles du Roy, dont quelques-unes sont montées à bord à Dieppe. Mais les Filles originaires de Paris embarqueront lorsque le Nouvelle-France fera escale au port de La Rochelle. Selon un site Internet dédié uniquement aux Filles du Roy (1), le 5 mai le navire est toujours en rade à La Rochelle en raison du mauvais temps. Il n’arrivera à Québec que le 31 juillet suivant! Presque trois mois de traversée!
À bord, nous retrouvons cinq jeunes filles que le destin amènera dans la seigneurie de Maure, soit Élisabeth Aubert, Isabelle Loppé, Jeanne Gilles, Anne Lagou et Georgette Richer. Elisabeth Aubert, Jeanne Gilles et Georgette Richer se sont sûrement connues à la Salpêtrière, un hôpital de Paris qui s’occupe des indigents et des jeunes orphelines de la capitale et des environs. Elles se sont rendues à la Rochelle avec d’autres compagnes de Paris, rejoignant les filles de cette région comme Anne Lagou qui demeurait au Mans dans la province du Maine. Quant à Isabelle Loppé, native de la ville de Rouen en Normandie, elle est fort probablement montée à bord à Dieppe, port d’attache du navire de Pierre Gagneur.
Attardons-nous maintenant à l’histoire unique de chacune de ces pionnières.
1. «http://www.migrations.fr/700fillesroy.htm»,
Élisabeth Aubert (c 1646/4.10.1690)
Isabelle Loppé (c. 1647/24.07.1687)
Jeanne Gilles (c.1648/24.09.1708)
Anne Lagou (c.1652/16.12.1728)
Georgette Richer (1644/24-01-1700)
Les recrues de 1671 : Étiennette Baudon, Marie Reyne Charpentier et Marie Halay.
Nos trois recrues de 1671 sont originaires de Paris. Elles se retrouvent à l’hôpital de la Salpêtrière en raison de leurs situations familiales; Étiennette et Marie Reyne sont orphelines et Marie est veuve. Les trois décident de partir pour la colonie afin de se bâtir un avenir meilleur. Cependant, elles ne partiront pas sur le même bateau. Marie Reyne et Marie quitteront La Rochelle en juin, à bord du vaisseau de Sa Majesté, le Saint-Jean-Baptiste; 27 Filles du roi et aussi 110 hommes de toutes professions les accompagnent. Le voyage dure très longtemps : elles n’arriveront à Québec que le 15 août suivant.
Quant à Étiennette, elle part de La Rochelle en mai à bord du Prince Maurice ; sous la supervision de dame Bourdon, 86 Filles sont à bord dont au moins 27 viennent de Paris, comme Étiennette. Elles arriveront à Québec à la fin juillet après un voyage interminable, comme leurs amies embarquées sur le Saint-Jean-Baptiste.
Étiennette Baudon (c.1653/11.11.1699)
Marie Reyne Charpentier (c.1658/1728)
Marie Halay ou Allay (c.1641/??)
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